Maroc : Pas de manifestations révolutionnaires, mais des manifestations révélatrices
Le dimanche 20 février, plusieurs marocains se sont manifestés dans les différentes villes du Royaume. Si ces manifestations ne se voulaient pas révolutionnaires, elles se sont avérées révélatrices de certaines caractéristiques de la société.
Chaque marocain veut voir son pays se développer et rentrer dans la mondialisation par la grande porte tout en défiant les obstacles avec courage et solidarité, sans avoir peur de l’avenir ! Ce vœu demande, pour être exaucé, une politique qui assure le court et le long terme, et qui prépare toute la population aux défis à venir. Voilà, si je ne me trompe pas, un des objectifs majeurs de l’initiative nationale du développement humain.
Or, aujourd’hui nous remarquons bien que le développement humain au Maroc n’arrive toujours pas à décoller ! C’est dans ce sens que les manifestations sont venues, et ce quel que soit les intentions des manifestants, nous expliquer quelques caractéristiques du Maroc moderne, j’en cite trois:
- Un attachement au Roi et un désarroi vis-à-vis des politiques mises en œuvre : pour ce jour du 20 février, plusieurs appels à des manifestations ont été lancés par des courants de différentes obédiences, on peut comprendre désormais que les intentions ne sont pas les mêmes. Mais, ce qui nous intéresse c’est que ces appels avaient un message commun (en tout cas dans l’apparence) : « nous aimons notre Roi mais nous voulons le changement ».
- Des politiques défaillantes et incohérentes : la demande du changement vient du fait que la politique poursuivie ne plaît pas. Surtout qu’après l’arrivée du Roi Mohammed 6 au pouvoir, l’espoir était grand, aujourd’hui avec des politiques inefficaces (à l’heure actuelle on n'espère avoir que l’efficacité et pas l’efficience !) c’est la déception qu’est trop grande.
- L’immaturité d’une certaine partie de la population : vous avez certainement eu l’occasion de suivre les manifestations à travers les vidéos postées sur Facebook et Youtube, et constaté les actes de vandalisme. En tant que Marocain, j’ai honte de voir qu’il ya aujourd’hui dans mon pays des gens qui pensent de cette façon, des gens qui détruisent des biens publics (nos biens) avec fierté... . En même temps, je crois que ces personnes sont les victimes du système, autrement dit, cette troisième caractéristique vient confirmer la deuxième !
Eco : Où va le Maroc ? Et quel modèle de société voulons-nous construire ?
Equi ? « Chacun de vous est un berger et chaque berger est responsable de son troupeau ».